« C’est grâce à nos équipes extrêmement dynamiques et talentueuses que nous pouvons continuer à jouer un rôle essentiel dans une société qui évolue de plus en plus vite. Et je suis très fier d’y contribuer. »
Depuis trente ans, Belnet joue un rôle crucial – souvent dans l’ombre – afin d’assurer le bon fonctionnement des institutions de recherche, de l’enseignement supérieur et des administrations fédérales et régionales. À sa création en 1993, Belnet était initialement un programme de recherche intégré à la Politique scientifique fédérale. Il comptait alors 3 collaborateurs et 27 organisations membres. Aujourd’hui, les 80 employés de Belnet se consacrent jour après jour à leurs tâches essentielles en tant que NREN, et plus encore.
Coïncidence : cette année, Dirk Haex fête également ses 20 ans chez Belnet. Arrivé en 2003 en tant que Senior Engineer, Dirk a assisté, au cours de ces 20 années – dont les dernières en tant que directeur technique puis directeur général –, à la transformation de Belnet en une organisation mature, polyvalente et désormais incontournable dans notre société.
Au début du mois, De Tijd a saisi cette opportunité pour faire une belle interview de Dirk (version néerlandaise). Et comme l’espace était évidemment limité, nous avons aussi rencontré Dirk pour une discussion plus approfondie, que nous publions en deux volets sur notre site web.
Dans cette première partie, nous nous penchons sur le passé et le présent – quel est le rôle de Belnet aujourd’hui et comment les 30 dernières années ont-elles contribué à le façonner ? –, avant de nous concentrer sur l’avenir dans la deuxième.
Pour ceux qui ont une connaissance limitée de Belnet, nous abordons directement la question peut-être la plus difficile : pouvez-vous expliquer aussi brièvement que possible le rôle complexe de Belnet ?
Dirk : « C’est surtout ce "brièvement" qui est difficile (rires). En effet, au cours de ces trois décennies, Belnet n’a pas cessé de prendre de l’importance dans des domaines toujours plus variés. Je vais commencer par nos tâches principales, en premier lieu celle de Réseau national pour la recherche. Plus de 650 000 étudiants, enseignants, chercheurs et agents administratifs de 147 institutions – hautes écoles, universités, centres de recherche, hôpitaux et institutions scientifiques fédérales – ont recours aux services de Belnet. Les étudiants et les chercheurs nous connaissent peut-être mieux grâce à eduroam, qui leur permet d’accéder facilement et en toute sécurité à leur propre réseau sans fil et à celui d’autres organisations participantes. En outre, plus de 215 000 collaborateurs de plus de 100 organisations du gouvernement fédéral et du secteur public accomplissent leurs tâches grâce au réseau Belnet.
En fait, Belnet a un impact sur presque tous les Belges, souvent à leur insu. Tout le monde connaît les services publics numériques tels que My eBox, TaxOnWeb et MyPension. Or ces services sont mis à la disposition des citoyens et des entreprises belges via le réseau Belnet. Par ailleurs, une grande partie du trafic Internet que les gens consomment à la maison ou au travail est acheminée par des FAI tels que Proximus et des fournisseurs de contenu comme Netflix via BNIX, notre nœud Internet belge.
Belnet contribue également au progrès technologique dans d’autres domaines. Par exemple, en tant qu’organisation mandatée par l’EOSC Association, Belnet soutient le passage à l’Open Science, ainsi que le déploiement d’un réseau belge de communication quantique via le consortium BeQCI, ... Nous sommes enfin connectés au réseau de recherche paneuropéen GÉANT. »
Une interview sur les 30 ans de Belnet ne serait évidemment pas complète sans un bilan des principaux jalons. Quels sont les événements et les évolutions qui, selon vous, ont fait de Belnet ce qu’il est aujourd’hui ?
Dirk : « C’est le genre de résumé qui risque d’être long. Tout commence en 1995 : c’est à ce moment Belnet a cofondé l’ISPA, la fédération belge de fournisseurs d’accès Internet – dont je suis d’ailleurs devenu un des membres du comité en 2023 – ainsi que le réseau BNIX, et s’est connecté au prédécesseur de GÉANT.
Dans les années 2000, notre champ d’action s’est considérablement élargi. Tout d’abord, en plus des institutions de recherche et l'enseignement supérieur, nous nous sommes ouverts au secteur public et avons déployé le réseau FedMAN, l’abréviation de "Federal Metropolitan Area Network". Depuis 2017, en tant que "service owner" au sein de G-Cloud (le cloud commun du secteur public), nous sommes devenus le point de contact unique pour FedMAN, tant sur le plan opérationnel que stratégique – une responsabilité de premier plan qui fait notre fierté.
Quelques années plus tard, nous avons entamé une collaboration à long terme avec les gouvernements wallon et flamand, qui garantit aux établissements d’enseignement supérieur reconnus l’accès au réseau Belnet. La loi du 6 mai 2009 a encore étendu la responsabilité de Belnet aux activités spécifiques et aux réseaux télématiques des pouvoirs publics, des administrations et des agences gouvernementales.
Au début des années 2020, nous avons joué un rôle clé dans divers projets d’innovation, notamment au sein d’EOSC Focus et de BeQCI, et nous avons pris en charge la gestion des réseaux WAN de l’État, ce qui permet aux services publics fédéraux (SPF) de connecter leurs bureaux régionaux aux directions à Bruxelles sur un seul et même réseau. Il s’agit du deuxième service pour lequel nous sommes "service owner" au sein de G-Cloud. »
Visitez notre section "Histoire" pour une chronique plus complète de tous les événements marquants de Belnet.
Nous reviendrons plus en détail sur certaines de ces tâches, mais maintenant que nous sommes en 2020, il faut absolument parler de la pandémie de coronavirus. Elle a eu un impact considérable sur tout et sur tous, et donc certainement aussi sur Belnet.
Dirk : « Absolument. Compte tenu de l’importance vitale des réseaux de recherche et des gouvernements à cette époque, il était absolument essentiel qu’ils puissent compter sur un réseau performant et stable. L’enseignement supérieur devait également se poursuivre aussi bien que possible à distance. Évidemment, tout le monde ici a été sur le pied de guerre.
Nous avons constaté l’impact du COVID sur le réseau BNIX, qui a battu tous les records de trafic avec une moyenne de 220 gigabits par seconde et des pointes à plus de 600 gigabits par seconde. Des chiffres sans précédent pour l’Internet belge, qu’il a d’ailleurs brillamment gérés. En effet, BNIX est paré à toute éventualité – il en sera de même pour la plateforme remaniée dont nous achèverons le déploiement au premier semestre de l’année prochaine. Un dernier détail intéressant : les pics de trafic se sont soudainement déplacés du soir en journée, en raison du télétravail massif. »
Hélas tout aussi « populaires » dans les années 2020 : les attaques DDoS...
« Nous sommes en effet confrontés à des attaques de plus en plus sophistiquées. Parfois, elles visent spécifiquement notre réseau Belnet, d’autres fois elles ciblent entre autres des sites web et des services gouvernementaux ou des établissements d’enseignement. Ces attaques ont effectivement posé des problèmes, ce qui est presque inévitable mais, dans l’ensemble, en tant qu’équipe, nous pouvons être très fiers de la façon dont nous les avons généralement repoussées. Et quand nous n’y sommes pas parvenus, nous les avons résolues rapidement et sans conséquences graves, en communiquant au plus vite avec les clients concernés.
Nous avons réalisé des investissements conséquents dans ce domaine ces deux dernières années, notamment avec notre service dédié "Advanced DDoS Security". Celui-ci protège encore mieux nos clients, le Réseau national de recherche et les services associés contre les cyberattaques volumétriques.
Nous nous préparons enfin à la prochaine législation NIS2. Il s’agit d’une mise à jour importante de la réglementation européenne sur la sécurisation des réseaux et de l’information, qui concerne les agences fédérales et Belnet en tant que partenaire de l’ensemble du secteur de l’enseignement supérieur. »
Maintenant, de retour aux histoires positives, avec un sujet incontournable : GÉANT. Pourquoi ce réseau est-il si important pour notre société ?
Dirk : « Pour faire bref : "L’union fait la force !". GÉANT est un consortium de 36 réseaux nationaux de recherche, dont Belnet, et est donc un partenaire essentiel pour tous les clients de Belnet et leurs utilisateurs finaux. Il joue un rôle crucial en facilitant la collaboration et l’échange de données au niveau européen entre les instituts de recherche et les universités. Voilà pourquoi tant d’innovations trouvent leur origine dans GÉANT. Je pense que le rôle de GÉANT va continuer à évoluer et à prendre de l’ampleur dans le futur, et j’ai hâte de contribuer à ce processus en tant que membre de l’association GÉANT. »
¨Plus d'information sur la mission de GÉANT.
Après deux décennies chez Belnet, qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail ?
Dirk : « Travailler pour une organisation aussi importante procure une grande satisfaction à toute l’équipe et à moi-même. En outre, notre travail est toujours passionnant sur le plan du contenu. En effet, l’accélération des changements et des défis sociaux et technologiques transforme la façon dont nous remplissons nos tâches principales et les défis qui en découlent. Cela n’est possible que grâce aux équipes dynamiques et talentueuses sur lesquelles nous pouvons compter et dont je suis très fier de faire partie. Cela nous oblige également à toujours regarder vers l’avenir : nous travaillons actuellement à une nouvelle stratégie 2025-29, qui inclura une nouvelle vision ainsi qu’un branding et un site web remis au goût du jour. »
Nous nous pencherons sur cet avenir – y compris celui de GÉANT – dans la deuxième partie de cette interview, publiée bientôt. Nous allons explorer plus en détail l’engagement et la vision de Belnet dans des domaines fascinants comme l’Open Science, l’informatique quantique et l’IA, où Belnet est impliqué dans plusieurs projets innovants. Gardez donc un œil sur notre page LinkedIn.